Une innovation est la mise en œuvre d’un produit (bien ou service) ou d’un procédé nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques de l’entreprise, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures.
Il existe diverses taxonomies de l’innovation, on oppose les innovations de produits à celles de procédés auxquelles s’ajoutent les innovations organisationnelles. On oppose aussi les innovations radicales (de grande ampleur comme l’ordinateur) à celles incrémentales (de petite taille), qui n’apportent pas le même degré de nouveauté ou d’amélioration et qui n’introduisent pas les mêmes effets économiques. Enfin, l’innovation peut être globale, c’est ce qu’on appelle les General Purpose Technologies (GPT). Une GPT s’améliore avec le temps et facilite de nouvelles innovations. Autrement dit, les effets d’une GPT n’apparaissent que plusieurs années plutard (c’est l’exemple type de l’informatique).
1. Pourquoi alors l’économie s’intéresse-t-elle à l’innovation ?
· D’une part, l’innovation est un moteur de la croissance économique : en effet, les chiffres convergent pour montrer que le poids de l’innovation dans l’économie est considérable et augmente avec le temps. On remarque une corrélation entre les indicateurs de l’innovation et ceux du développement économique grâce au changement technique. On remarque aussi que le nombre de brevets ne cessent d’augmenter. L’augmentation du poids des activités innovantes est aussi visible par le nombre de chercheurs et la part des dépenses en Recherche et Développement (R&D) dans le Produit Intérieur Brut (PIB).
· D’autre part, l’innovation est un facteur de compétitivité des entreprises, des territoires
et des pays.
2. Maintenant, de point de vue microéconomique, quelles sont les incitations à innover pour une entreprise ?
Il est clair que le but de l’entreprise est d’échapper à la concurrence et surtout augmenter ses profits. L’entreprise innove pour trouver des gains nets, en effet l’innovation quand elle réussit, est pour la firme une source de rente ( différence entre les coûts marginaux et le prix).
L’innovation d’un produit est une source de rente de monopole. L’entreprise innovante se trouve seule à fournir un certain bien que les consommateurs désirent. Comme elle se retrouve en situation de monopole, elle fait payer le consommateur un prix > à son coût marginal.
L’innovateur en procédé fabrique lui le bien à un coût inférieur à ses concurrents. Il peut choisir alors de le vendre à son coût réel, ce qui lui donne un pouvoir de monopole. Ou bien, il peut choisir de le vendre au prix courant du marché gagnant la différence entre ce prix et son coût plus bas ( plus-value extra). C’est parce que l’innovateur échappe à la concurrence qu’il obtient une rente c’est à dire un revenu en sus de celui lié à la productivité marginale des facteurs.
Lorsque le processus d’imitation se met en place, que les concurrents peuvent offrir des biens substituables ou même similaires, la concurrence par les prix reprend ses droits et les profits de l’entreprise liés à l’innovation ne sont plus que temporaires (quasi-rente du monopole).L’imitation est donc un processus de destruction créatrice.
3. Comment se protéger alors de l’imitation et prolonger sa position de monopole ?
L’inventeur se voit délivrer un brevet, titre de propriété sur l’invention qui soumet son usage par d’autres au contrôle de l’inventeur.
Le monopole peut également provenir du secret tenu sur l’invention, efficace quand il s’agit d’une innovation de procédé mais très difficile dans le cas d’un produit. Dans le sens où les concurrents peuvent procéder au « revers engineering », de façon à analyser les caractéristiques du produits, d’où :
La complexité du produit qui rend l’imitation longue et coûteuse. Localiser les singularités qui font la qualité et le coût faible du produit est difficile.
Mais le meilleur moyen est les délais d’imitation, c’est à dire que la rentabilité de l’imitation peut être réduite par le fait que les produits changent rapidement : innover continuellement. L’imitateur garde un retard sur l’innovateur qui poursuit son avancée.
Finalement, il faut garder en tête que si l’innovation engendre des revenus, elle implique aussi des dépenses. Je vous parlerez donc prochainement des coûts de l’innovation en abordant le thème : R&D source principale de l’innovation.
Etudiant Chercheur
Master 2 Recherche: Théorie et pratique de l'innovation
1 commentaire:
tres bon article. bien ecrit!!
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