Toutes les contributions de la pensée économique s’intéressent à l’étude des mécanismes et des institutions qu’il faut instaurer pour réaliser tel ou tel objectif en marginalisant l’élément fondamental dans toute prospérité à savoir l’élément humain.
Quel pourrait être le rôle de l’Homme dans le développement économique ? Ne doit-on pas mettre l’Homme au centre de toute pensée économique ? Que pourrait être l’apport d’une telle approche au niveau du raisonnement économique ?
En adoptant ce raisonnement, on peut définir une économie comme un ensemble d’agents économiques qui sont organisés entre eux pour assurer l’efficience du système productif de telle manière à satisfaire l’ensemble des besoins de la société en termes de produits et de services.
Toutefois, vue l’ouverture croissante des économies, la spécialisation s’est trouvée encouragée notamment avec les rendements d’échelles qu’elle génère. Et là, ces mêmes agents économiques se sont trouvés obligés d’augmenter leur productivité et leur innovation pour liquider leur production au niveau international et satisfaire leurs besoins en termes d’autres produits et services non productibles localement en veillant sur l’équilibre qu’il devrait y avoir au niveau de la balance commerciale.
A partir d’une vision microscopique, une économie n’est rien d’autre qu’un ensemble d’entreprises liant ainsi la performance économique à celle de ces entreprises.
A partir d’une vision nanoscopique, une économie n’est rien d’autre qu’un ensemble de compétences qui pourront faire la force ou la faiblesse d’un système économique.
Ainsi, on pourra dire que la performance d’une économie en grande partie se trouve liée à la compétence de ses ressources humaines mais aussi de la façon dont sont agencées les relations entre ces compétences (la bonne personne au bon poste sachant qu’il existe suffisamment de postes pour répondre aux besoins de la société et assez de compétences pour ces postes).
Il apparaît clairement que tout développement économique reste concomitant au développement humain.
Dans ce qui suit, on ne va pas s’intéresser à la manière d’organiser les relations entre les agents économiques producteurs mais plutôt aux mécanismes de développement humain en essayant d’apporter des réponses à la question suivante :
Le développement économique dépend du développement humain, Quels sont alors les mécanismes de développement humain nécessaires dans toute société ?
Depuis que l’Homme est apparu sur la terre, il s’est trouvé confronté à une dure réalité se manifestant par des besoins illimités et des ressources limitées d’où la nécessité d’une optimisation maximale touchant les divers domaines de l’activité humaine.
Ainsi, la rationalité humaine se définit par toute pratique visant l’optimisation des ressources. Toutefois, la rationalité humaine est plus un objectif dire même un mythe qu’une réalité.
Les sociétés humaines ont développé des mécanismes qui leur sont propres pour passer de l’état de la « pseudo rationalité » à la « rationalité encastrée » et afin de viser le développement économique à une rationalité évolutionnaire.
La société humaine, qui a conçu pour chaque domaine un ensemble de « Best Practices » qu’on peut définir comme les pratiques donnant droit aux meilleurs gains, a mis en œuvre des mécanismes permettant de généraliser la connaissance de ces pratiques pour imbriquer la rationalité dans le comportement de tout un chacun. Ce mécanisme que j’appellerai le mécanisme de rationalité encastrée se manifeste par les systèmes scolaires et universitaires qui transmettent la connaissance aux différents agents pour généraliser la connaissance de ces pratiques.
Ceci implique que toute société est tenue d’encourager la transmission du savoir et de la connaissance aux différentes composantes pour pouvoir planifier son développement économique.
La rationalité humaine demeure une condition sine qua non au développement économique d’un pays du moment que la réussite des plans de développement dépend essentiellement de la réactivité des ces agents. Ainsi, il est nécessaire d'avoir une connaissance pointue du comportement des agents économiques. Un être rationnel ou pseudo rationnel est plus prévisible qu’un être dénué de toute rationalité (qui n’a aucune connaissance des bonnes pratiques).
Dans la même approche, on trouve qu’une armée organisée ne peut se battre que contre une armée organisée aussi puisque la rationalité qui suppose une connaissance des bonnes pratiques est absente, alors il serait difficile de faire des prévisions quant à un comportement erratique.
Toutefois, pour se développer, un état n’est pas tenu seulement de mettre en place des mécanismes de transmission de la rationalité mais aussi des mécanismes d’évolution de la rationalité ou bien ce qu’on pourra appeler la rationalité évolutionnaire.
La rationalité évolutionnaire consiste à rechercher de nouvelles pratiques plus rémunératrices que celles déjà existantes. Cette rationalité évolutionnaire ce n’est rien d’autre que la recherche scientifique.
La rationalité évolutionnaire est une première étape dans un processus qui finit par la rationalité encastrée, ça veut dire passer encore par l’étape de transmission de la nouvelle connaissance au niveau du pays.
Pour synthétiser, un pays pour assurer un développement économique doit avoir un taux d’analphabétisme très faible, et par analphabétisme on entend l’ignorance des Best practices dans les différents domaines. Par la suite, un pays doit mettre en œuvre un mécanisme de recherche scientifique pour faire évoluer les pratiques.
Il n’y a de richesses que d’Hommes. La richesse d’un pays passe tout d’abord par l’enrichissement de la compétence humaine.
AHMED TAHIRI JOUTI
Etudiant Chercheur
DESA Finance Audit et Contrôle de gestion
ENCG Tanger
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