dimanche 10 juin 2007

L’audit interne : Les pourquois historique, théorique et pratique

Le champ de l’audit n’a cessé de s’étendre contribuant ainsi à la complexification de la définition de ce concept. Un signe de cette complexité est la pluralité des définitions proposées par les auteurs. Toutefois, il est nécessaire de noter que l’audit est une méthodologie qui vérifie la conformité du traitement de ces faits avec les règles, les normes et les procédures du système de contrôle interne menée par une personne indépendante et compétente.

Il existe plusieurs typologies d’audit selon des critères. Toutefois, le critère qui nous intéresse le plus est le domaine d’application qui nous permet de distinguer entre l’audit comptable et financier et l’audit opérationnel.

L’audit opérationnel quand il est pratiqué par un service interne de l’entreprise, on parle dans ce cas de l’audit interne. Cet article va essayer de répondre à deux questions principales :

Pourquoi auditer ? Et pourquoi créer un service d’audit interne au niveau des entreprises ?

On va présenter 3 arguments : le premier est d’ordre historique servant à justifier l’existence d’un audit opérationnel et d’un audit interne au sein des entreprises, le deuxième est d’ordre théorique reprenant quelques arguments théoriques (théories des cercles vicieux de la bureaucratie) et le troisième argument est d’ordre pratique.

LE POURQUOI HISTORIQUE

Même si le mot est nouveau, le concept est très ancien. La première forme de l’audit est celle de l’audit comptable et financier ou bien le commissariat aux comptes.

Le développement des pratiques de contrôle des comptes a accompagné l’évolution générale des structures économiques et des grandes organisations administratives et commerciales.

A partir du 19ème siècle que ces pratiques se sont développées de manière systématique en parallèle avec l'émergence de l'entreprise moderne. C’est à cette époque que remonte l’apparition progressive de l’audit sous la forme qu’il connaît actuellement.

L’audit comptable et financier a connu une évolution au niveau méthodologique. Au début, l’auditeur faisait un pointage de toutes les écritures passées au niveau du journal. Toutefois, le problème d’exhaustivité se posait d’où le passage à l’approche par les systèmes. Celle-ci consistait à évaluer les systèmes de contrôle interne avec l’idée que tout dysfonctionnement à ce niveau engendrerait un mauvais enregistrement comptable et par conséquent une mauvaise qualité de comptes.

Dans le souci de réduire le coût de mission, les auditeurs se devaient de trouver une approche qui concilie entre maximisation de l’assurance et coût faible des missions. Ce double défi a pu être atteint avec l’approche par les risques qui décompose la mission d’audit comptable et financier en 3 phases principales :

Ø Phase de prise de connaissance qui permet à l’auditeur de chercher des éléments de compréhension pour identifier les zones de risque et qui cadre son travail pour les prochaines phases ;

Ø Phase d’évaluation du contrôle interne : à partir des zones de risques délimitées au niveau de la phase de prise de connaissance, l’auditeur cherche des éléments présomption. Cette phase permet à l’auditeur de déterminer l’étendu de ses investigations au niveau de la troisième phase.

Ø Phase d’examen des comptes qui permet à l’auditeur de rassembler suffisamment d’éléments de preuves pour juger de la qualité des comptes.

Dans un souci de minimisation du coût des missions, les entreprises ont pensé à former des comptables salariés pour prendre en charge une grande partie des tâches effectuées par les commissaires aux comptes. Ainsi, ces derniers passent moins de temps à auditer générant moins d’honoraires.

Le rôle qu’a joué ce comptable salarié ou bien cet auditeur interne au niveau de la fonction comptable et financière a été apprécié, ce qui a poussé l’entreprise à faire appel à ces services au niveau de toutes les autres fonctions, d’où l’apparition de l’audit interne au vrai sens du terme.

Il faut noter que la différence entre l’audit comptable financier et l’audit interne se manifeste dans le fait que pour le premier l’évaluation du contrôle interne est un moyen pour cadrer l’étendu de ses investigations tandis que pour le deuxième, c’est une fin en soi.

Au niveau historique, l’audit interne se justifie par le souci de minimiser le coût des missions de commissariat aux comptes notamment au niveau des grandes entreprises.

LE POURQUOI THEORIQUE

La structure de toute organisation présente trois caractéristiques :

Ø La spécialisation qui est le mode et le degré de division de travail entre les différents postes de travail.

Ø La coordination : Vu qu’une division de travail est effectuée entre les postes, les efforts de ces derniers doivent être coordonnés visant ainsi la synergie.

Ø La formalisation est le degré de précision dans la définition des fonctions et des liaisons. Elle consiste à rechercher la prééminence de la loi écrite sur la coutume et la jurisprudence. Les chartes et les organigrammes traduisent plus une intention qu’une réalité. Ils symbolisent un compromis adopté à un moment donné entre les éléments du passé, les contraintes du présent et une vision des enjeux auxquels l’entreprise risque d’être confrontée.

Ces caractéristiques se basent essentiellement sur les théories d’organisation notamment la théorie bureaucratique de Weber.

M. WEBER attribue les critères suivants à une administration bureaucratique rationnelle :

1-Ses membres sont personnellement libres et soumis à une autorité seulement pour l’accomplissement de leurs fonctions officielles ;

2-ils sont organisés dans une hiérarchie d’emplois claire et bien définie ;

3-chaque emploi a une sphère de compétence légale bien définie ;

4-tout emploi est occupé sur la base d’une relation contractuelle ;

5-les candidats à un emploi sont sélectionnés d’après leurs qualifications techniques ;dans le cas le plus rationnel, ils sont sélectionnés par concours, examens ou par des diplômes garantissant leurs connaissances techniques ;ils sont nommés et non élus ;

6-les membres sont rémunérés par un salaire fixe, en monnaie : le salaire varie selon l’échelon hiérarchique ;

7-l’emploi dans l’organisation est la seule occupation professionnelle de ses membres ;

8-l’emploi constitue une carrière : La promotion se fait selon le jugement des supérieurs

9-L’employé n’est ni propriétaire des moyens de l’organisation ni propriétaire de son poste ; donc il y a séparation entre l’homme et la fonction qu’il occupe.

En réaction à la théorie bureaucratique, on retrouve les théories des cercles vicieux de la bureaucratie qui cite les dysfonctionnements de la bureaucratie avec le schéma général suivant :

Les modèles de Gouldner, Selznick, Merton et Crozier adoptent le même modèle général qui consiste à critiquer l’utilisation d’une représentation mécaniste comme dispositif de contrôle qui pourra avoir des conséquences imprévues poussant à renforcer davantage ce dispositif et créant ainsi un cercle vicieux.

Toutefois, l’audit interne se donne comme objectif d’assurer un bon contrôle interne pour l’entreprise en détectant les conséquences imprévues des dispositifs (les dysfonctionnements) pour ajuster ce qui devrait l’être.

Au niveau de la théorie des organisations, l’audit interne trouve sa légitimité à travers l’objectif qu’il vise à savoir un bon contrôle interne.

LE POURQUOI PRATIQUE

A ce niveau, j’aimerai reprendre la notion de contrôle interne pour mettre en valeur la légitimité d’une entité d’audit interne.

Tout d’abord, le contrôle interne est l’ensemble des sécurités contribuant à la maîtrise de l’entreprise et qui a pour but la sauvegarde du patrimoine, la bonne circulation de l’information, le respect des directives et l’optimisation des performances.

Aujourd’hui, on a vu apparaître des scandales laissant comprendre que l’activité n’est pas sans danger et qu’on est tenu de mettre en place des dispositifs nous permettant d’être à l’abri de toute sanction et de veiller à l’essentiel.

En 1980, le COSO (comitee of sponsoring organisations of the treadway commission) sous la direction de Treadway, a donné naissance à un ouvrage « the internal control Framework » (la pratique du contrôle interne).

Toutefois, la traduction française du mot « control » (contrôle) induit en erreur dans la mesure où en anglais « control » veut dire maîtrise tandis qu’en français elle peut avoir une connotation « vérification ».

L’audit interne vient en pratique pour renforcer le contrôle interne dans la mesure où il doit soutenir les centres de responsabilités à maîtriser davantage leur activité et non pas à alourdir les procédures de vérification et ainsi faire régner une mauvaise ambiance.

Au niveau pratique, l’audit interne vient ajuster les dispositifs de contrôle interne pour atteindre les objectifs de ce dernier en sauvegardant le patrimoine, en assurant une bonne circulation de l’information, en respectant les directives et en optimisant les performances de l’entreprise.

A travers les divers éléments avancés ci-dessus, l’audit interne devient plus une nécessité qu’un luxe. Il permet à l’entreprise l’adaptation aux nouvelles données et à surmonter les turbulences de son environnement.

AHMED TAHIRI JOUTI
ETUDIANT CHERCHEUR
DESA FINANCE, AUDIT ET CONTROLE DE GESTION
ENCG TANGER



12 commentaires:

assia a dit…

je suis un etudiant entrain d'aborder un sujet intitulé la mise en place d'une strécture d'audit financier comptable.
je serai honorer de recevoir de votre part des documents a ce sujet sur l'adresse qui figure ci dessous
chaabane_guelma@hotmai.fr

faysss a dit…

j en ai pua mal de documentation sur l'audit financier et comptable mais j ai pas compris ton thème c quoi au juste
une structure audit financier ça n'existe pas mais on trouve de l'audit financier au sein d'une structure audit interne dans l'entreprise ou a l'inspection général des finance en dehors de l'entreprise ........ selon mes recherche.... car je suis entrent de préparer un mémoire sur l'audit interne ,,,voila mon adresse e mail pour ceux qui veulent parler d audit interne b.faycal@live.fr

Anonyme a dit…

Bonjour chers amis,
merci de l'interet que vous avez porté à mon article.
En réponse à assia et à fayss, il n'existe pas de structure d'audit financier et comptable au sein des entreprises, mais plutot ce qu'on appelle des structures d'audit interne. et il y a une différence entre ce ki est audit comptable et financier et ce ki est audit interne en terme d'objectifs et de méthodologie. le premier vise à certifier que les comptes d'une entreprise sont tenus en toute régularité et sincèrité en évaluant le controle interne. alors l'évaluation de ce dernier est un moyen pr l'auditeur comptable tandis ke pour l'audit interne l'évaluation du controle interne est un objectif.

Anonyme a dit…

je suis une etudiante en science commercial et financiére entrain de préparer son mémoire de fin d'étude et j'ai choisi le théme de l'audit financie, votre article m'a beaucoup plu donc je serai ravi de recevoir de votre part des documents a ce sujet sur l'adresse suivante
fati_esc@hotmail.fr

Anonyme a dit…

Je suis étudiant en fin de formation Licence Finance-Comptabilité-Audit. Mon mémoire que je prépare actuellement porte sur l'audit interne dans les ONG. J'ai trouvé votre article intéressant et je souhaiterais avoir des complément pour agrémenter mon mémoire. Merci
Adresse: godwinsoh@yahoo.fr

Anonyme a dit…

Bonjour
je suis étudiante en 3eme année de licence, et dans le cadre d'un projet d'étude je réalise un historique sur l'audit et m'interroge sur les perspectives d'avenir de ce mode d'évaluation. Ayant trouvé votre article particulièrement intéressant, je sollicite votre aide pour obtenir des références bibliographiques et/ou des informations complémentaires relatives à ce sujet.
En vous remerciant d'avance de l'intérêt porté à ce commentaire.
isabelle

isalullaby@hotmail.com

Anonyme a dit…

Bonjour isabelle;
comme le dit un ami à moi "l'audit c à consommer avec modération" vues les limites qu'on peut y retrouver et la grande marge de subjectivité qui réduit l'impact de cette démarche supposée être objective.
J'ai pris en considération votre commentaire et votre email aussi. je vé t'envoyer un mail pour voir comment je pourrai t'aider.
Merci pour ton intéret.
AHMED TAHIRI JOUTI

Amal a dit…

Salut M.AHMED,

Je suis étudiante en master audit et controle de gestion et je travaille actuellement sur mon rapport de fin d'etude qui se rapporte precisemment a l audit interne. J'aimerai bien (si vous le souhaitez bien sur) avoir quelques documents qui me seront utiles à ce propos.
Je vous remercie :)!

Unknown a dit…

Bonjour, je suis étudiante à L'ecole supérieure algerienne des affaires en Algerie, et je prépare une thése de mémoire intitulée " les pratiques d'adit interne en Algérie", bien entendu je suis tenue d'introduire un certain nombre de conceptes avant d'entammer le coeur du sujet, etant donnée le manque de sources, il me serait trés intérressant de pouvoir recevoir de votre part un peu de documentation, si cela nous vous importune pas. je tiens à vous féliciter quant à votre initiative de création de ce blog et vous en remercier.

Nasma a dit…

bonjour
je suis étudiante à l'ENCG d'agadir actuellement je prépare mon projet de fin d'étude qui a pour thème: "la mise en place d'un service d'audit comptable et financier au sein d'une entreprise industrielle à Casa. SVP je souhaite recevoir de votre part des documents concernant ce sujet sur l'adresse email suivante: nasma19elg@yahoo.fr; et merci

Anonyme a dit…

bjr moi c NK je sui en master 2. et je vai rédiger mon memoir sur une mission d'audit au nivo de la caisse centrale dan l'entreprise ou j'effectue mon stage.
je voudrai savoir si vou avé des infos sur cette mission d'audit.
merci de me repondre.

KNOWLEDGE AREA a dit…

Bonjour NK,
Concernant ton mémoire, je présume que ce que tu vas rédiger concerne une mission d'audit opérationnel. Mais en tout cas, contacte moi sur mon email : ahmedtahiri001@gmail.Com.